Masters Cyclisme
L'éditorial par Alain BOULANGER, multiple Champion de France Masters sur piste
Président de l'A.M.C.
 

J’espère que les fans de rugby seront, après leur  coupe du monde, dans un état d’esprit plus proche de leurs homologues footeux de 98 que des amoureux de la petite reine en 2007 après un tour de France particulièrement calamiteux.
Ce constat, et ce qu’il inspire, justifie-t-il la démarche que nous avons entreprise en faveur d’un cyclisme où toutes les composantes de la famille se sentent reconnues et traitées à parité d’intérêt plutôt sportif que financier?
Car, dans le sport, la première victoire est d’en faire.
Notre société, médiatico financière inverse les valeurs sans repères basés sur l’éthique et sur l’apport du sport pour une majorité de nos concitoyens nous risquons de sacraliser définitivement une épreuve, une vitrine faisant partie du patrimoine national.
Les voitures de « Cochonou » dans la caravane publicitaire sont-elles plus importantes que l’épreuve sportive elle-même , sur laquelle pèsent des doutes majeurs.
Notre « Poupou » national lui-même pense que le cyclisme peut ne pas s’en sortir mais que le Tour résistera à ces coups de « tabac ». C’est faire peu de cas de l’état de notre cyclisme hexagonal de son haut niveau mais aussi des catégories qui y mènent.
Les catégories les plus stables englobent majoritairement des licenciés qui ont plus de 35 ans, l’âge minimum de la clientèle qui « anime » la filière économique !!!
Nous prétendions, au titre de nation majeure du cyclisme international au point que la français était la langue officielle. Notre capital a été dilapidé, notre vitrine est traitée plutôt dans les rubriques « faits divers » et l’engouement que l’on pourrait en espérer est nul.
Un Tour sans enjeux financier  et médiatique aurait-il continuer, comme ont été maintenu le match du fait du Yesel en 85 et les jeux de Munich en 72 ?
Le sport doit retrouver ses bases et ses vertus et doit se méfier de l’importance prise par l’argent, principale cause du dopage selon le patron du Tour lui-même.
L’aspect santé, selon la FFC, c’est uniquement la lutte contre le dopage qui frappe les catégories qui ont des intérêts à franchir la ligne jaune. C’est malheureusement oublier l’aspect de santé publique que représente une nation sportive et donc de l’intérêt à continuer à avoir une activité physique une fois passé le cap du haut niveau selon des critères biologiques communément admis. Le dynamisme de la communauté cycliste peut et doit aussi être apprécié selon d’autres critères que la place du 1er français dans le Tour de France.
Comme toute pyramide il n’est pas stupide de penser que plus la base sera large, plus la pointe sera haute.
Nous incluons dans ces critères de vitalité toutes les catégories : celles qui mènent au haut niveau ainsi que celles qui lui tournent le dos. Le professionnalisme n’est pas une « fin » en soi et les médailles éventuelles que nos seules pistards sont susceptibles de conquérir à Pékin ne doivent pas focaliser toute la politique sportive de la fédération à qui a été délégué une mission  de service public de la part de la Nation sinon, très vite, sur des données en trompe-l’œil, un sport peut tomber en désuétude comme la natation s’il prenait l’envie à Laure Manaudou de vivre comme tout le monde. Devrait-on la blâmer et la faire porter la responsabilité du moindre résultat de cette discipline ? N’était-elle pas l’arbre qui cache la forêt ou la pyramide qui repose sur sa pointe ? A elle seule, elle a permis à la  France d’être classée parmi les grandes nations de la natation en 2004 ; Sans elle, nous serions situés à notre niveau habituel entre la vingt et la trentième place comme l’indiquent eux-mêmes, de façon pathétique, les dirigeants.
Nous nous sommes rendus compte depuis longtemps que la jeunesse est une donnée éphémère et qu’il valait mieux l’accepter de bonne grâce , c’est la raison pour laquelle il nous paraît légitime qu’une politique spécifique soit menée en faveur des masters. L’objectif, pour cette catégorie, serait peut-être à séparer s’il devenait définitif qu’une opposition Jeunes contre Moins Jeunes perdure.
Bernard LAPORTE encore sélectionneur de l’équipe de France de rugby pour quelque temps, citait à titre d’exemple dans sa discipline que l’Afrique du Sud était capable d’avoir 3 équipes nationales de même niveau, ce qui était représentatif de la vitalité de ce sport et du formidable

Alain BOULANGER

 

 

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